Avant d’entrer dans le troisième millénaire, on pouvait se dire que l’on avait de la chance si son emploi offrait un solide salaire et un régime de pension attrayant. Mais les temps ont bien changé ! Une tendance récente a vu les grandes entreprises pousser le bouchon encore plus loin en matière d’avantages sociaux. Des chouchous aux caniches (lisez la suite !), en passant par la sieste, les entreprises prennent des mesures de plus en plus importantes pour attirer les meilleurs candidats. Mais le déficit de talents est-il vraiment si important que les entreprises doivent offrir des incitations aussi extrêmes ?
Les géants de la technologie ont depuis longtemps pris une longueur d’avance en proposant des avantages extravagants à leurs employés. Les employés de Google se rendent au travail et en reviennent dans les bus de l’entreprise, bénéficient de massages subventionnés, font la sieste lorsque le stress devient trop important et amènent même leur chien au travail (les caniches, ça s’explique !). De la même manière, Apple a récemment installé un centre de bien-être high-tech à son siège en Californie, où le temps d’attente pour un rendez-vous ne serait que de cinq minutes et où les salles de consultation sont équipées d’iPads et de Macs à la place de la paperasse habituelle. De tels avantages placent manifestement le bien-être des employés au premier plan de l’entreprise, tout en favorisant un environnement créatif, sans doute nécessaire pour attirer les candidats imaginatifs dont la technologie a besoin.
Toutefois, cette tendance a récemment commencé à s’étendre au-delà de la Silicon Valley, dans d’autres secteurs également : SC Johnson, une entreprise familiale spécialisée dans les marques de produits ménagers, offre un service de conciergerie personnel à tous ses employés et Richard Branson a fait sensation en annonçant que tous les employés de Virgin bénéficieraient de congés illimités. Mais s’agit-il là des avantages que les employés souhaitent réellement obtenir ?
Il est intéressant de noter que Mindflash a révélé un écart important entre ce que les employés disent vouloir et ce que leurs employeurs pensent qu’ils veulent. Les employés ont déclaré que leur préoccupation la plus importante était « la pleine appréciation du travail accompli », alors que les employeurs donnaient la priorité à « un bon salaire ». Cela montre simplement que le soutien émotionnel est toujours plus important que les incitations pratiques, puisque « se sentir impliqué » et « recevoir une aide bienveillante en cas de problèmes personnels » arrivent en deuxième et troisième positions sur la liste des salariés. Consultez l’infographie complète ici.
De plus, il y a de bonnes raisons de penser que ces nouvelles incitations fusionnent excessivement les sphères personnelle et professionnelle. La mise à disposition d’une table de ping-pong sur le lieu de travail peut favoriser la camaraderie entre les employés, mais elle ne peut pas remplacer une vie sociale en dehors du bureau. La création d’un tel environnement suggère-t-elle que la vie commence et se termine au travail ? L’offre de Facebook et d’Apple de congeler les ovules de leurs employées adopte une approche littérale à cet égard. Tout en offrant aux femmes une plus grande flexibilité quant au moment où elles choisissent de fonder une famille, l’achat de la fertilité d’une employée pourrait donner l’impression que sa carrière doit toujours passer en premier. Les principes de votre entreprise doivent-ils l’emporter sur les vôtres ?
La question qui se pose est donc de savoir dans quelle mesure une entreprise doit être responsable du bien-être de ses employés. Cette tendance à l’offre globale favorise-t-elle une relation plus loyale et plus engagée entre l’entreprise et l’employé ou ces nouvelles incitations peuvent-elles être interprétées comme envahissantes ? Quelques pistes de réflexion…
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